Il était une fois, pendant les vacances, une famille, la famille Argandore, en voyage dans la station sous-marine de l'Antarctique, Antarcland, à plusieurs kilomètres au dessous du niveau de la mer. Sophie y avait emmené ses deux enfants, Nowen et Ryllian. D'étranges vacances dans un lieu métallique et sombre, pourtant, la jeune fille était particulièrement à l'aise, contrairement à son frère qui adorait le soleil, la lumière et les couleurs. Frère et sœur, bien et mal, optimisme et pessimiste, avec une mère quelque peu… spéciale. Toujours hantée par ses fantômes que ni Ryllian, ni sa sœur, n'en avait vu les manifestations. Nowen venait de se lever, elle entendait sa mère gémir dans son sommeil, et son frère lui donner calmants. Quel cœur d'artichaut ce Ryllian ! Pourtant, la jeune fille adorait son frère, elle serait prête à tout pour le sortir d'affaire... Se dirigeant vers la salle de bain, elle découvrit que toute la station dormait encore, rien d'étonnant à 4h30 du matin. Elle se lava, s'habilla, coiffa ses cheveux d'un noir d'encre en une queue de cheval, passa un coup de crayon noir le long de ses yeux. Elle était prête ! En plus, elle avait le temps pour sa gymnastique matinale. Elle se rendit dans un vieux hangar remplit de câbles, de bout de ferraille rouillée, un univers lui convenant tellement.
Pendant que Nowen faisait du sport, un signal d'alarme retentit : la coque était brisée, l'eau entrait dans la station et l'aile ouest était déjà immergée. Ryllian pris Sophie à moitié endormie et la mena vers les navettes de sauvetage. Sa mère marmonnait, encore sous le choc des somnifères. Le jeune garçon avait réussi à atteindre la navette attribuée aux Argandore, ainsi qu'à une autre famille inconnue. Il jeta un bref regard autour de lui, sans pour autant voir sa sœur. "Si il y a un problème, protège maman à ma place, lui avait dit Nowen, ne t'occupe pas de moi, sauve toi !". Il se remémorait cette phrase que lui avait si souvent répétée sa sœur, pour le protéger. Il entra donc dans la cabine de sauvetage, attacha sa mère, puis lui-même.
Au bout de plusieurs minutes, la navette décolla et Nowen n'était toujours pas arrivée…
J'espère que Nowen a put c'en sortir vivante pensa t il
Lorsque la navette remonta à la surface, Ryllian aida sa mère à sortir et il chercha des yeux sa sœur au milieu de la foule. Il laissa Sophie sur un siège de béton et courut à travers la grande cavité ; criant le nom de Nowen.
La plupart des gens rentraient chez eux par taxis-navettes, si bien que la salle fut vide et sombre en moins d'une heure. Et toujours aucune traces de la jeune fille. Ryllian retourna voir sa mère. Quand il arriva auprès d'elle, celle-ci lui dit :
_Fantômes… Nowen… ils… ils sont là… Elle… elle est… ma fille est… morte… ses… ses fantômes… me hante… ils m'en veulent…
Sur ses mots, elle se mit à sangloter. Comment a-t-elle su ? se demanda son fils. Sophie avait toujours eut d'étranges visions, elle savait toujours tout… Ryllian essayait de la consoler mais ses sanglots étaient si forts que le jeune homme en était incapable. Il chercha des calmants dans le sac de sa mère, ils les avaient oubliés dans la station.
Il erra sans but dans la cavité, longeant l'eau, laissant Sophie avec ses fantômes. Tout s'embrouillait dans sa tête : c'était ça faute, il aurait dut lui demander où elle allait, se qu'elle aillait faire ! Alors qu'a la place, il s'était plus occupé de sa mère que de sa sœur. Quel idiot il était !
Pendant que Ryllian se lamentait, une ombre sortait de l'eau. Elle tituba, une main contre les murs de béton. La tête basse et le bras contre son cœur. Elle avança vers Sophie, une haine démesurée brillait dans ses yeux noirs, les cheveux en bataille, et sourire machiavélique aux lèvres. Cette dernière leva les yeux, un sourire illumina ses lèvres.
_Nowen ! Tu es vivante !
Mais celle-ci, manquant d'oxygène, et assaillit par la folie, pris un parpaing et assena un énorme coup au visage de Sophie. Celle-ci perdit la vie lorsqu'elle toucha le sol. Ryllian, ayant entendu un bruit sourd, accourut et découvrit le cadavre de sa mère, aux pieds de Nowen.
_Nowen ! Qu'as-tu fais ! Tu te rends compte que tu viens de tuer notre mère !
La jeune fille fut prise d'un doute, elle revint à la raison, tomba à genoux et pleura toutes les larmes de son corps. Mais aux lieu de la détester, Ryllian la consola... L'aida dans cette terrible épreuve. Le jeune homme s'occupa de sa sœur de la même façon que pour Sophie.
Nowen et Ryllian furent recueillit par Mielle Silène, une hybride lapine, le matin même du tragique évènement. Celle-ci envoya le blondinet faire les courses pour qu'elle et sa sœur aient une petite discutions en privé. Il accepta évidemment. Et c'est ainsi qu'il se retrouva dans le rayon surgelé, hésitant entre du colin et du saumon. Il prit finalement le colin. Il acheta ensuite une salade, de la viande de bœuf, des carottes et j'en passe... Il arriva à la caisse et aperçut en gros titre "Meurtre en Antarcland". Ce titre l'interpela, il acheta le journal et il vit :
"Antarcland, Station sous-marine réputée, coulât à 7h du matin. Heureusement, cette brèche dans la coque ne causa aucune perte humaine. Seulement, une femme prénommée Sophie Argandore, hantée par ses fantômes, cru que sa fille avait périt. Mais, lorsque cette dernière réapparut, Mme Argandore, durant un accès de folie, tua sa fille. Se rendant compte de son erreur, elle se suicida." Le jeune homme, écœuré par ce mensonge hideux, rentra chez sa nouvelle tutrice, elle devait forcément savoir.
Les jours avaient laissé place aux semaines, monotones et tristes. Certes, Ryllian n'avait plus à supporter les gémissements et la souffrance, autant physique que mentale, de sa mère. Et, pour la première fois depuis des années, était chéri et soutenu. Pourtant, Mielle n'avait jamais voulut expliquer la cause de son mensonge au jeune homme. Mais, la véritable cause de cette tristesse était le sort de Nowen. Considérée comme une meurtrière aux yeux de la seule personne qu'elle aimait, être ainsi restée au plus profond de l'abîme de l'oubli. Comme mort et inexistence se fondaient si bien dans son cœur. Son âme torturée avait perdu toute son humanité, détruit toute dignité ; elle était devenue l'esclave de la perfidie, l'esclave de Mielle. Souffrant inexorablement de sa non-existence, réduite au même statut que la vermine, sa seule lumière, sa raison d'être, son frère, le seul être capable de la retenir, le seul capable de la sauver de la démence. Elle tenait le coup, endurait toutes les souffrances pour lui. Elle se savait perdue depuis l'éternité, sa vie lui importait peu.
Il faisait noir, un faible croissant de lune éclairait la pièce ou Nowen dormait, ou du moins, tentait vainement de trouver le sommeil. Tourmentée et déçue, l'épisode de la veille la hantait, depuis que des inconnus avaient passé le pas de la porte de la maison de Mielle, depuis que ces mêmes inconnus l’avaient remarquée, observée.... Depuis qu'elle avait entendu qu'ils parlaient d'elle, d'un prix.... Depuis que l'hybride lapine avait révélé tous ces intimes secrets. Elle avait peur, peur de perdre la seule personne qu'elle aimait, le seul être l'empêchant de sombrer dans la folie. Elle ne dormit pas.
Le lendemain, encore très tôt dans la nuit, Mielle la tira de sa paillasse, lui intima l'ordre de se préparer en vitesse. Ce qu'elle fit évidemment. Un fois habillée, sa "protectrice" la mena auprès des inconnus, un groupe composé de quatre hommes à l'aspect inquiétant. Tous les regards s'étaient posé sur elle. Le plus imposant des hommes la pris par le bras et, sans se soucier de la douleur qu'il infligeait à la jeune fille, l'entraina jusqu'à leur voiture. Les hommes avaient perdu leurs masques et avaient révélé leur vraie nature à Nowen. Ils étaient identiques en tout points : petits yeux vicieux, sourire sadique.... Pour la première fois depuis longtemps, elle avait peur pour elle même. Peur pour sa vie.
Mielle était resté à l'intérieur, cachée derrière le rideau, elle observait cette jeune fille perdant les seuls liens qui la rattachaient à la réalité.
Les jours passèrent, puis les mois, ce mur auquel elle était attaché devint sa demeure ; la douleur et les insultes son quotidien. Presque entièrement dénudée, seulement vêtue d'hémoglobine séché. Un vide béant en fond de son âme, souillée par les abus. Ces yeux qui avaient vu tant d'horreur avaient fini par ne plus rien voir, avaient arrêtés de pleurer. Son corps meurtrit avait fini par ne plus rien sentir. La vie s'en était allée, au même titre que sa virginité. Dans cette pièce sombre où des centaines d'êtres infâmes avaient usé d'elle pour divers plaisirs ignobles...
La porte s'ouvrit, une lumière aveuglante jaillit.
_Ton temps est fini ! Si tu en veux plus, faut payer un supplément.
Cet homme jouissant d'un plaisir inhumain se releva et se dirigea vers la porte... Ou plus précisément, près du portier. Il lui cracha presque littéralement au visage. Son allène pestilentielle se dégageait d'une bouche immonde, asphyxiant presque le pauvre portier. L'homme fit volteface et, avec une grâce démoniaque attrapa le jeune homme par les cheveux, l'obligeant à lever la tête. Il sortit une dague et lui ôta la vie. Entendant le dernier râle du mourant, une troupe d'homme arrivèrent. Puis une seconde.... Ses deux hordes de l'enfer s'entredéchirèrent, devant les yeux presque sans vie de la jeune fille.
Le silence... Le sang... La mort... Et pourtant, au milieu de cette nuit lugubre, une étoile se réveille. Une lumière, l'aurore se lève, oubliant ses chaines. Nowen revit...
_Oh ?
Prise entre jour et nuit, ses chaines l'empêchent de partir. Toujours attachée au mur... Elle ne bougea pas....
Une explosion retentis derrière elle, juste de l'autre côté de ce mur qui se fissura. Projetant la jeune fille a terre.
_Chef ? Il y a une survivante ! Hurla un jeunot.
...
Un an c'était écoulé depuis... Elle avait trouvé une maison, un travail... Plus ou moins légal...
_Nowen, dit le chef, ton entrainement est terminé. Lorsque nous t'avons trouvé, tu étais nue, meurtrie et faible. Rei a insisté pour que tu deviennes des nôtres...
Nowen ne pu s'empêcher de regarder sur le côté où se trouvait Rei. C'était un jeune homme d'une trentaine d'années, blond et étrangement amoureux d'elle. Il lui avait offert une vie, une existence nouvelle
_c'est pourquoi il est temps pour toi de réaliser ta première mission avec ton maitre.
Il est vrai que Rei étai son maitre et son amant... Et faire sa première mission sur le terrain avec lui était son but.
_voici ton client, dit-il en lui tendant une enveloppe, il y a dedans tout ce qui va t'aider pour ta mission.
Simple à dire... Tout dans ce travail reposait dans le non-dit. Tous ces mots avaient un sens caché.
***
Une nuit, devant la maison de leur victime, Nowen et Rei se regardèrent encore une fois.
_Nous y voila, je ne suis la que pour...
Nowen l'arrêta d'un baiser.
_Je sais...
Et Nowen passa par dessus le mur de pierres, suivit par le jeune homme
Silencieux comme des ombres, ils traversèrent le jardin, puis de la fenêtre. Ils savaient qu'elle était ouverte car ils avaient depuis longtemps observé la manière d'agir ainsi que les habitudes de l'occupant. Ils parcoururent les couloirs, montèrent les escaliers, traversèrent un autre couloir... Puis s'arrêtèrent devant une porte. Nowen ouvrit discrètement la porte et s'engouffra dans la chambre. Rei ne la suivit pas. Elle s'arrêta près d'un lit. Un homme y dormait, paisiblement. Elle sortit une dague de son fourreau. Une dague qui tel un éclair, ôta la vie de manière instantanée. Elle ressortit de la chambre où Rei l'attendait. Il l'accueillit avec un grand sourire.
Tous deux sortirent de la maison, aussi silencieux que des ombres mais aux anges : Nowen avait réussi !
_Aujourd'hui, en ce grand jour, dis le grand chef, un apprentis endosse le rang d'assassin à part entière : l'apprentie de Rei Woku dit l'assassin.
La jeune fille s'approcha.
_Désormais tu seras : Nowen Argandore dite l'assassine !
***
Les mois passèrent depuis le premier assassina de Nowen. Elle et Rei ne se voyaient plus aussi souvent et la jeune fille avait endossé le rôle de maitre. Lors d'une mission, elle et son apprentis avaient suivit Rei afin de lui montrer comment agir.
_Comme au bon vieux temps, avait dit Rei avec un sourire complice.
Rei avança le premier dans une maison lugubre, suivit de Nowen
_Maitre, j'ai un mauvais pressentiment.
Mais la jeune femme ignora les propos du jeune garçon. C'est vrai que cette maison lui disait quelque chose... Ses souvenirs étaient confus. Ils entrèrent et, comme des ombres, se faufilèrent dans les couloirs.
Une lumière s'approcha des trois jeunes gens.
_Un garde ! Murmura Nowen
_Je m'en occupe ! Répondit Rei en un souffle.
Le maitre et l'apprentis finirent par atteindre la chambre de la victime, le jeune apprentis entra, Nowen resta à la porte, comme le veut cette sombre tradition.
Tout se passa extrêmement rapidement, elle entendit un cri au loin : Rei ! Elle se précipita dans les couloirs obscurs mais, à peine avait-elle fait trois pas qu'un râle retentit : elle fit demi-tour et vit avec effrois le corps de son apprentis vidé de toute vie. Des centaines de cris retentirent : elle était cernée ! Ils étaient entrés dans un piège mortel. Elle n'avait aucune envie de vivre... Elle tomba à genoux et pleura. Elle voulait s'ôter la vie mais une étrange force l'en empêcha. Rei avait donné sa vie pour elle et, ne pouvant le nier, Nowen se mit à courir. Mais certains gardes, tireurs hors pair, parvinrent à la toucher, la ralentir... Elle tenait bon, que le sacrifice de Rei ne soit pas vain ! Au bout du couloir, elle était encerclée, et tout ce sang perdu l'affaiblissait... Tout était perdu !
Sauf...
_Vous ne m'aurez jamais vivante !
Souffla-t-elle avant de ce défenestrer.
Mielle avait beaucoup changé depuis le départ de Nowen, et Ryllian le sentait : tout ce qu'elle faisait faire par le jeune fille, c'était dorénavant à son frère de les faire. Le jeune homme était aussi très inquiet pour sa soeur et quand il lui demandait où elle était, la lapine lui répondait toujours en crachant presque :
_Elle est parmi les gens de son espèce !
Ryllian n'avait jamais compris cette réponse. Il avait aussi abandonné l'idée de la retrouver. Qui croirait en un homme qui recherche une morte ?
Un jour qu'il marchait dans la rue, son attention s'attarda sur un buisson, un mystérieux souffle se faisait entendre. Se demandant ce qui était la cause de bruit, il regarda et vit une jeune fille, vêtue de noir et pleine de sang... C'était
_Nowen !
Il n'arrivait pas à y croire, sa soeur, qu'il avait cherché si longtemps, se retrouvait là, dans son quartier.
_Nowen, je suis la, ne craint rien !
Elle sourit dans son sommeil. Son frère était sauf, c'était ça, au moins.
***
Un mois c'était écoulé depuis, Nowen avait été guérie, et vivait avec son frère, heureuse. Mielle n'était plus....
_Nowen...
Cette voix, pleine d'amour et de tendresse, depuis combien de temps ne l'avait-elle pas entendue ?
_Maman ?
_Nowen...
Cette fois, elle était sure, c'était la voix de Sophie.
_Maman !
Elle était redevenue une petite fille, innocente et pure, dans un monde où elle en ignorait tout le mal. Devenue celle qu'elle n'avait jamais été : dans une famille heureuse et normale.
_Nowen...
La voix se faisait plus ténue, plus lointaine.
_Nowen !
Un instant, elle reconnu la voix de son frère
Puis plus rien.
***
_Nowen ! Criait Ryllian, Nowen !
Il la sentait partir, et ne pouvait rien faire pour elle.
_J'ai...compris... Disait faiblement Nowen, adieux !
Ses yeux se fermèrent et son visage devint plus paisible que jamais.
_NOWEEEEENNN ! Hurla désespérément son frère.
Il pleura, pleura des heures entière. Il pleura tellement qu'au bout d'un moment, ses yeux se posèrent su le visage ensanglanté mais serein de la jeune fille. Cette sérénité qu'elle n'avait jamais eut, que Sophie n'avait jamais eut, et lui non plus.
_Elles qui n'avaient jamais connus le bonheur durant leur vie, dit-il à haute voix, elles l'ont finalement trouvé.
Nowen avait libéré tout le monde, les avait mené vers un monde meilleur. Mais la personne qu'elle avait le plus sauvé était son frère, qui n'avait plus à ce soucier d'elle, qui pouvait vivre heureux à la place, elle ne serait pas morte en vain.
Une autre histoire tirée d'un de mes rêves.... J'aime beaucoup cette histoire (comme toujours, elle est completement barrée xD)
Laissez vos avis ^^
Pendant que Nowen faisait du sport, un signal d'alarme retentit : la coque était brisée, l'eau entrait dans la station et l'aile ouest était déjà immergée. Ryllian pris Sophie à moitié endormie et la mena vers les navettes de sauvetage. Sa mère marmonnait, encore sous le choc des somnifères. Le jeune garçon avait réussi à atteindre la navette attribuée aux Argandore, ainsi qu'à une autre famille inconnue. Il jeta un bref regard autour de lui, sans pour autant voir sa sœur. "Si il y a un problème, protège maman à ma place, lui avait dit Nowen, ne t'occupe pas de moi, sauve toi !". Il se remémorait cette phrase que lui avait si souvent répétée sa sœur, pour le protéger. Il entra donc dans la cabine de sauvetage, attacha sa mère, puis lui-même.
Au bout de plusieurs minutes, la navette décolla et Nowen n'était toujours pas arrivée…
J'espère que Nowen a put c'en sortir vivante pensa t il
Lorsque la navette remonta à la surface, Ryllian aida sa mère à sortir et il chercha des yeux sa sœur au milieu de la foule. Il laissa Sophie sur un siège de béton et courut à travers la grande cavité ; criant le nom de Nowen.
La plupart des gens rentraient chez eux par taxis-navettes, si bien que la salle fut vide et sombre en moins d'une heure. Et toujours aucune traces de la jeune fille. Ryllian retourna voir sa mère. Quand il arriva auprès d'elle, celle-ci lui dit :
_Fantômes… Nowen… ils… ils sont là… Elle… elle est… ma fille est… morte… ses… ses fantômes… me hante… ils m'en veulent…
Sur ses mots, elle se mit à sangloter. Comment a-t-elle su ? se demanda son fils. Sophie avait toujours eut d'étranges visions, elle savait toujours tout… Ryllian essayait de la consoler mais ses sanglots étaient si forts que le jeune homme en était incapable. Il chercha des calmants dans le sac de sa mère, ils les avaient oubliés dans la station.
Il erra sans but dans la cavité, longeant l'eau, laissant Sophie avec ses fantômes. Tout s'embrouillait dans sa tête : c'était ça faute, il aurait dut lui demander où elle allait, se qu'elle aillait faire ! Alors qu'a la place, il s'était plus occupé de sa mère que de sa sœur. Quel idiot il était !
Pendant que Ryllian se lamentait, une ombre sortait de l'eau. Elle tituba, une main contre les murs de béton. La tête basse et le bras contre son cœur. Elle avança vers Sophie, une haine démesurée brillait dans ses yeux noirs, les cheveux en bataille, et sourire machiavélique aux lèvres. Cette dernière leva les yeux, un sourire illumina ses lèvres.
_Nowen ! Tu es vivante !
Mais celle-ci, manquant d'oxygène, et assaillit par la folie, pris un parpaing et assena un énorme coup au visage de Sophie. Celle-ci perdit la vie lorsqu'elle toucha le sol. Ryllian, ayant entendu un bruit sourd, accourut et découvrit le cadavre de sa mère, aux pieds de Nowen.
_Nowen ! Qu'as-tu fais ! Tu te rends compte que tu viens de tuer notre mère !
La jeune fille fut prise d'un doute, elle revint à la raison, tomba à genoux et pleura toutes les larmes de son corps. Mais aux lieu de la détester, Ryllian la consola... L'aida dans cette terrible épreuve. Le jeune homme s'occupa de sa sœur de la même façon que pour Sophie.
Nowen et Ryllian furent recueillit par Mielle Silène, une hybride lapine, le matin même du tragique évènement. Celle-ci envoya le blondinet faire les courses pour qu'elle et sa sœur aient une petite discutions en privé. Il accepta évidemment. Et c'est ainsi qu'il se retrouva dans le rayon surgelé, hésitant entre du colin et du saumon. Il prit finalement le colin. Il acheta ensuite une salade, de la viande de bœuf, des carottes et j'en passe... Il arriva à la caisse et aperçut en gros titre "Meurtre en Antarcland". Ce titre l'interpela, il acheta le journal et il vit :
"Antarcland, Station sous-marine réputée, coulât à 7h du matin. Heureusement, cette brèche dans la coque ne causa aucune perte humaine. Seulement, une femme prénommée Sophie Argandore, hantée par ses fantômes, cru que sa fille avait périt. Mais, lorsque cette dernière réapparut, Mme Argandore, durant un accès de folie, tua sa fille. Se rendant compte de son erreur, elle se suicida." Le jeune homme, écœuré par ce mensonge hideux, rentra chez sa nouvelle tutrice, elle devait forcément savoir.
Les jours avaient laissé place aux semaines, monotones et tristes. Certes, Ryllian n'avait plus à supporter les gémissements et la souffrance, autant physique que mentale, de sa mère. Et, pour la première fois depuis des années, était chéri et soutenu. Pourtant, Mielle n'avait jamais voulut expliquer la cause de son mensonge au jeune homme. Mais, la véritable cause de cette tristesse était le sort de Nowen. Considérée comme une meurtrière aux yeux de la seule personne qu'elle aimait, être ainsi restée au plus profond de l'abîme de l'oubli. Comme mort et inexistence se fondaient si bien dans son cœur. Son âme torturée avait perdu toute son humanité, détruit toute dignité ; elle était devenue l'esclave de la perfidie, l'esclave de Mielle. Souffrant inexorablement de sa non-existence, réduite au même statut que la vermine, sa seule lumière, sa raison d'être, son frère, le seul être capable de la retenir, le seul capable de la sauver de la démence. Elle tenait le coup, endurait toutes les souffrances pour lui. Elle se savait perdue depuis l'éternité, sa vie lui importait peu.
Il faisait noir, un faible croissant de lune éclairait la pièce ou Nowen dormait, ou du moins, tentait vainement de trouver le sommeil. Tourmentée et déçue, l'épisode de la veille la hantait, depuis que des inconnus avaient passé le pas de la porte de la maison de Mielle, depuis que ces mêmes inconnus l’avaient remarquée, observée.... Depuis qu'elle avait entendu qu'ils parlaient d'elle, d'un prix.... Depuis que l'hybride lapine avait révélé tous ces intimes secrets. Elle avait peur, peur de perdre la seule personne qu'elle aimait, le seul être l'empêchant de sombrer dans la folie. Elle ne dormit pas.
Le lendemain, encore très tôt dans la nuit, Mielle la tira de sa paillasse, lui intima l'ordre de se préparer en vitesse. Ce qu'elle fit évidemment. Un fois habillée, sa "protectrice" la mena auprès des inconnus, un groupe composé de quatre hommes à l'aspect inquiétant. Tous les regards s'étaient posé sur elle. Le plus imposant des hommes la pris par le bras et, sans se soucier de la douleur qu'il infligeait à la jeune fille, l'entraina jusqu'à leur voiture. Les hommes avaient perdu leurs masques et avaient révélé leur vraie nature à Nowen. Ils étaient identiques en tout points : petits yeux vicieux, sourire sadique.... Pour la première fois depuis longtemps, elle avait peur pour elle même. Peur pour sa vie.
Mielle était resté à l'intérieur, cachée derrière le rideau, elle observait cette jeune fille perdant les seuls liens qui la rattachaient à la réalité.
Les jours passèrent, puis les mois, ce mur auquel elle était attaché devint sa demeure ; la douleur et les insultes son quotidien. Presque entièrement dénudée, seulement vêtue d'hémoglobine séché. Un vide béant en fond de son âme, souillée par les abus. Ces yeux qui avaient vu tant d'horreur avaient fini par ne plus rien voir, avaient arrêtés de pleurer. Son corps meurtrit avait fini par ne plus rien sentir. La vie s'en était allée, au même titre que sa virginité. Dans cette pièce sombre où des centaines d'êtres infâmes avaient usé d'elle pour divers plaisirs ignobles...
La porte s'ouvrit, une lumière aveuglante jaillit.
_Ton temps est fini ! Si tu en veux plus, faut payer un supplément.
Cet homme jouissant d'un plaisir inhumain se releva et se dirigea vers la porte... Ou plus précisément, près du portier. Il lui cracha presque littéralement au visage. Son allène pestilentielle se dégageait d'une bouche immonde, asphyxiant presque le pauvre portier. L'homme fit volteface et, avec une grâce démoniaque attrapa le jeune homme par les cheveux, l'obligeant à lever la tête. Il sortit une dague et lui ôta la vie. Entendant le dernier râle du mourant, une troupe d'homme arrivèrent. Puis une seconde.... Ses deux hordes de l'enfer s'entredéchirèrent, devant les yeux presque sans vie de la jeune fille.
Le silence... Le sang... La mort... Et pourtant, au milieu de cette nuit lugubre, une étoile se réveille. Une lumière, l'aurore se lève, oubliant ses chaines. Nowen revit...
_Oh ?
Prise entre jour et nuit, ses chaines l'empêchent de partir. Toujours attachée au mur... Elle ne bougea pas....
Une explosion retentis derrière elle, juste de l'autre côté de ce mur qui se fissura. Projetant la jeune fille a terre.
_Chef ? Il y a une survivante ! Hurla un jeunot.
...
Un an c'était écoulé depuis... Elle avait trouvé une maison, un travail... Plus ou moins légal...
_Nowen, dit le chef, ton entrainement est terminé. Lorsque nous t'avons trouvé, tu étais nue, meurtrie et faible. Rei a insisté pour que tu deviennes des nôtres...
Nowen ne pu s'empêcher de regarder sur le côté où se trouvait Rei. C'était un jeune homme d'une trentaine d'années, blond et étrangement amoureux d'elle. Il lui avait offert une vie, une existence nouvelle
_c'est pourquoi il est temps pour toi de réaliser ta première mission avec ton maitre.
Il est vrai que Rei étai son maitre et son amant... Et faire sa première mission sur le terrain avec lui était son but.
_voici ton client, dit-il en lui tendant une enveloppe, il y a dedans tout ce qui va t'aider pour ta mission.
Simple à dire... Tout dans ce travail reposait dans le non-dit. Tous ces mots avaient un sens caché.
***
Une nuit, devant la maison de leur victime, Nowen et Rei se regardèrent encore une fois.
_Nous y voila, je ne suis la que pour...
Nowen l'arrêta d'un baiser.
_Je sais...
Et Nowen passa par dessus le mur de pierres, suivit par le jeune homme
Silencieux comme des ombres, ils traversèrent le jardin, puis de la fenêtre. Ils savaient qu'elle était ouverte car ils avaient depuis longtemps observé la manière d'agir ainsi que les habitudes de l'occupant. Ils parcoururent les couloirs, montèrent les escaliers, traversèrent un autre couloir... Puis s'arrêtèrent devant une porte. Nowen ouvrit discrètement la porte et s'engouffra dans la chambre. Rei ne la suivit pas. Elle s'arrêta près d'un lit. Un homme y dormait, paisiblement. Elle sortit une dague de son fourreau. Une dague qui tel un éclair, ôta la vie de manière instantanée. Elle ressortit de la chambre où Rei l'attendait. Il l'accueillit avec un grand sourire.
Tous deux sortirent de la maison, aussi silencieux que des ombres mais aux anges : Nowen avait réussi !
_Aujourd'hui, en ce grand jour, dis le grand chef, un apprentis endosse le rang d'assassin à part entière : l'apprentie de Rei Woku dit l'assassin.
La jeune fille s'approcha.
_Désormais tu seras : Nowen Argandore dite l'assassine !
***
Les mois passèrent depuis le premier assassina de Nowen. Elle et Rei ne se voyaient plus aussi souvent et la jeune fille avait endossé le rôle de maitre. Lors d'une mission, elle et son apprentis avaient suivit Rei afin de lui montrer comment agir.
_Comme au bon vieux temps, avait dit Rei avec un sourire complice.
Rei avança le premier dans une maison lugubre, suivit de Nowen
_Maitre, j'ai un mauvais pressentiment.
Mais la jeune femme ignora les propos du jeune garçon. C'est vrai que cette maison lui disait quelque chose... Ses souvenirs étaient confus. Ils entrèrent et, comme des ombres, se faufilèrent dans les couloirs.
Une lumière s'approcha des trois jeunes gens.
_Un garde ! Murmura Nowen
_Je m'en occupe ! Répondit Rei en un souffle.
Le maitre et l'apprentis finirent par atteindre la chambre de la victime, le jeune apprentis entra, Nowen resta à la porte, comme le veut cette sombre tradition.
Tout se passa extrêmement rapidement, elle entendit un cri au loin : Rei ! Elle se précipita dans les couloirs obscurs mais, à peine avait-elle fait trois pas qu'un râle retentit : elle fit demi-tour et vit avec effrois le corps de son apprentis vidé de toute vie. Des centaines de cris retentirent : elle était cernée ! Ils étaient entrés dans un piège mortel. Elle n'avait aucune envie de vivre... Elle tomba à genoux et pleura. Elle voulait s'ôter la vie mais une étrange force l'en empêcha. Rei avait donné sa vie pour elle et, ne pouvant le nier, Nowen se mit à courir. Mais certains gardes, tireurs hors pair, parvinrent à la toucher, la ralentir... Elle tenait bon, que le sacrifice de Rei ne soit pas vain ! Au bout du couloir, elle était encerclée, et tout ce sang perdu l'affaiblissait... Tout était perdu !
Sauf...
_Vous ne m'aurez jamais vivante !
Souffla-t-elle avant de ce défenestrer.
Mielle avait beaucoup changé depuis le départ de Nowen, et Ryllian le sentait : tout ce qu'elle faisait faire par le jeune fille, c'était dorénavant à son frère de les faire. Le jeune homme était aussi très inquiet pour sa soeur et quand il lui demandait où elle était, la lapine lui répondait toujours en crachant presque :
_Elle est parmi les gens de son espèce !
Ryllian n'avait jamais compris cette réponse. Il avait aussi abandonné l'idée de la retrouver. Qui croirait en un homme qui recherche une morte ?
Un jour qu'il marchait dans la rue, son attention s'attarda sur un buisson, un mystérieux souffle se faisait entendre. Se demandant ce qui était la cause de bruit, il regarda et vit une jeune fille, vêtue de noir et pleine de sang... C'était
_Nowen !
Il n'arrivait pas à y croire, sa soeur, qu'il avait cherché si longtemps, se retrouvait là, dans son quartier.
_Nowen, je suis la, ne craint rien !
Elle sourit dans son sommeil. Son frère était sauf, c'était ça, au moins.
***
Un mois c'était écoulé depuis, Nowen avait été guérie, et vivait avec son frère, heureuse. Mielle n'était plus....
_Nowen...
Cette voix, pleine d'amour et de tendresse, depuis combien de temps ne l'avait-elle pas entendue ?
_Maman ?
_Nowen...
Cette fois, elle était sure, c'était la voix de Sophie.
_Maman !
Elle était redevenue une petite fille, innocente et pure, dans un monde où elle en ignorait tout le mal. Devenue celle qu'elle n'avait jamais été : dans une famille heureuse et normale.
_Nowen...
La voix se faisait plus ténue, plus lointaine.
_Nowen !
Un instant, elle reconnu la voix de son frère
Puis plus rien.
***
_Nowen ! Criait Ryllian, Nowen !
Il la sentait partir, et ne pouvait rien faire pour elle.
_J'ai...compris... Disait faiblement Nowen, adieux !
Ses yeux se fermèrent et son visage devint plus paisible que jamais.
_NOWEEEEENNN ! Hurla désespérément son frère.
Il pleura, pleura des heures entière. Il pleura tellement qu'au bout d'un moment, ses yeux se posèrent su le visage ensanglanté mais serein de la jeune fille. Cette sérénité qu'elle n'avait jamais eut, que Sophie n'avait jamais eut, et lui non plus.
_Elles qui n'avaient jamais connus le bonheur durant leur vie, dit-il à haute voix, elles l'ont finalement trouvé.
Nowen avait libéré tout le monde, les avait mené vers un monde meilleur. Mais la personne qu'elle avait le plus sauvé était son frère, qui n'avait plus à ce soucier d'elle, qui pouvait vivre heureux à la place, elle ne serait pas morte en vain.
Une autre histoire tirée d'un de mes rêves.... J'aime beaucoup cette histoire (comme toujours, elle est completement barrée xD)
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